Activiste pour la jeunesse, initiative HeForShe, Jordanie
Saif Dabbas
Saïf Dabbas, 19 ans, entame des discussions entre pairs et des débats au sein de sa communauté en vue de changer les normes de genre. Photo : ONU Femmes/Lauren RooneyJe suis de la Génération Égalité parce que ...
« Tout a commencé avec ma famille. Ma sœur aînée était judoka au sein de l’équipe nationale jordanienne, et cela m’a aidé à comprendre que les femmes pouvaient poursuivre leurs passions et mettre fin à la stigmatisation », précise Saïf. « Mes parents la soutenaient ; ils voulaient qu’elle réussisse. »
Saïf est activiste féministe depuis l’âge de 14 ans et il a commencé à faire du bénévolat pour l’initiative HeForShe en 2016. « Il n’est pas courant de parler de l’égalité des sexes au Moyen-Orient, alors ça n’a pas été facile d’être un féministe [autoproclamé] en Jordanie. J’ai été jugé pour avoir défendu les droits [des femmes] », ajoute-t-il.
« L’une de mes responsabilités en tant que membre de l’équipe HeForShe est d’éduquer mes pairs sur l’égalité des sexes. »
Saïf prend son rôle au sérieux, car il sait que lui et ses pairs sont des leaders qui façonneront notre monde aujourd’hui et à l’avenir.
L’indépendance financière est essentielle à l’autonomisation des femmes
Bien que HeForShe ait réussi à convaincre plus de 20 000 personnes de s’engager en faveur de l’égalité des sexes en Jordanie, Saïf reste préoccupé par l’indépendance financière des femmes.
« Les femmes sont moins bien payées et leurs maris ont le pouvoir de prélever de l’argent sur leur salaire chaque mois. Cela entrave l’autonomisation des femmes, car elles ne sont pas libres de faire ce qu’elles veulent de leur argent, par exemple investir dans une entreprise ou voyager », précise-t-il.
« La productivité de la communauté est amoindrie par le fait que les femmes sont mariées à un jeune âge, ne font pas leurs études universitaires et n’entrent pas sur le marché du travail. »
« En tant que défenseur de l’égalité des sexes, mon ambition est de changer les mentalités. »
S’engager dans des discussions peut faire évoluer les attitudes et les cultures
« HeForShe le fait par le biais de rencontres et d’activités qui rassemblent les personnes, à savoir des débats, des concerts, des pièces de théâtre, et qui invitent les gens à s’arrêter », explique-t-il. « Nous [utilisons] l’art parce que l’art est la langue de tout le monde. Toute personne peut comprendre l’art, peu importe d’où elle vient. »
Saïf est également convaincu que l’égalité des sexes doit être enseignée dès le plus jeune âge afin de changer les normes culturelles. « Un programme d’études sur l’égalité des sexes en matière de droits et de responsabilités devrait être enseigné dans les écoles, afin que les jeunes soient plus responsables et plus conscients au fur et à mesure qu’ils grandissent. »
« Il est difficile d’amener les gens à comprendre l’expérience d’une autre personne et à l’accepter, en particulier dans les communautés qui sont profondément enracinées dans leurs traditions. Pour changer les mentalités des personnes au sujet de l’égalité des sexes, nous les écoutons attentivement, nous identifions les éléments manquants dans leurs perceptions, et ensuite nous confrontons nos points de vue [dans les discussions], » explique-t-il à propos de son rôle en tant qu’activiste de HeForShe.
Il encourage tout un chacun à s’impliquer. « Si chacun de nous s’adressait à seulement cinq personnes au sujet de l’égalité des sexes, nous pourrions en faire un débat national en Jordanie. »
Crédit photo (image d'en-tête):
Saïf Dabbas, 19 ans, entame des discussions entre pairs et des débats au sein de sa communauté en vue de changer les normes de genre. Photo : ONU Femmes/Lauren Rooney.
Trois actions possibles pour participer à la Génération Égalité :
Comprendre l’égalité des sexes et s’exprimer pour défendre les droits des autres
Engager des discussions constructives sur l’égalité entre les sexes, être à l’écoute avec empathie et être ouvert à de nouvelles perspectives
Participer à la discussion en utilisant le hashtag #GénérationÉgalité